Les essais de Pascal

Du Zéro à L'Infini

Un bel autodafé, mais c'est raté !

Présentation

Dans ces temps où la Raison semblait avoir plié bagage, une âme, que la discrétion m'interdit de nommer, m'a poussé, avec tout le zèle d'un inquisiteur, à orchestrer un autodafé, rappelant la ferveur avec laquelle certains, à l'instar d'Hitler, faisaient disparaître des œuvres licencieuses. C'étaient mes précieuses copies de "Du Zéro à l’Infini" qui se trouvèrent sur le bûcher. Cette personne, qui se vantait d'une ouverture d'esprit à faire pâlir Voltaire lui-même, avait été introduite à mon ouvrage par une main "amie", guidée sans doute par les meilleures intentions du monde. La nécessité de réduire ce livre en cendres me fut imposée, sous prétexte qu'il déchirerait les cœurs délicats qui auraient le malheur de s'y découvrir. 

Enivré par leurs propres ambitions, désirs et chimères, mon bien-être leur semblait d'une futilité grotesque ! Ah, si seulement ils savaient que j'avais, dans un élan de perspicacité, préservé quelques copies en recoins numériques et papiers ! Mais, par une prudence excessive et pour esquiver d'interminables joutes verbales, j'ai, hélas, omis certains passages piquants. Quand vint le temps de diffuser à nouveau ce chef-d'œuvre, j'excluais scrupuleusement tout ce qui pourrait effaroucher cette sensibilité feinte. Ironie du sort, ces fragments censurés se cachent désormais de mon regard, mais je demeure confiant en leur providentielle réapparition. Pour les âmes curieuses, je les convie à plonger dans ce que je nommerais mes premières esquisses littéraires.

Mais auparavant, voilà une de ces œuvres légères que ma mémoire, fidèle et sélective, a daigné retenir et sublimer malgré les vents contraires de la bienséance. Malheureusement pour nos chers censeurs, qui se sont arrogé le droit divin de juger ce qui est bon et ce qui ne l'est pas, cette œuvre a survécu. Si jamais, dans un sursaut d'outrecuidance, ils revenaient à la charge, brandissant leurs bâtons moraux et leurs menaces, qu'ils soient remis entre les mains de ce diable qu'ils craignent tant ! Après tout, n'est-il pas dit que les oiseaux de même plumage se rassemblent ? Ah, quelle belle assemblée ce serait !

 

Ce juste mot d'adieu

Effarés effarants, source de mon tourment,
Vous, toujours affairés à mes affaires,
Je n’ai plus que mépris à vous offrir.

Vos idées me gonflent comme une baudruche,
Il fallait bien que cela éclate.
Votre point de vue, étriqué et borné, ne m'atteint plus.

Derrière vos masques de bienséance,
Se cache une perversité sans fin.
Allez-vous faire soigner.

Quant à vos cris de géniteurs meurtris,
J'y réponds par une chanson désenchantée.
Vous vous dites victimes, mais en réalité,
Vous n’êtes que des tyrans, des faiseurs de drames.

Toujours à vous immiscer dans ma vie,
M’infantilisant, dénaturant ma vérité.
Vous vous croyez supérieurs, moi, je vous toise.

Vous avez peut-être gagné une bataille,
Mais ce n'est pas la guerre.
Continuez à vous épancher, je m'en vais.
Et ce mot d'adieu sent l'hydrogène sulfuré !

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Edition juillet 2024 - Pascal Rivière.

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