Ce 29 juillet à midi vingt-sept, s’est élevée, comme un encensoir désaccordé, la voix de ma mère, grande prêtresse de l’émotion sur groupe Messenger. Merci par-ci, merci par-là, on dirait le début d’un vaudeville dans un salon de coiffure. Elle parle de bonheur comme d’un bon dessert, sucré mais vaguement industriel, avec des paillettes de tristesse pour la touche finale.
Et vlan ! Le regret : notre cher Papy n’est plus présent. Mais quelle présence, justement ! Lui, le bon Papy, disparu du plancher des vivants, mais bien campé, je le crains, dans les pensées calcifiées de Madame. Papy, qui n’a pas vu la pendaison de crémaillère, ni l'épisode intitulé "Révélation du sexe du futur héritier", quelle saga ! Un feuilleton que même TF1 n’aurait pas osé produire.
Mais pendant ce temps, notre héroïne de tragédie sentimentale se paie des voyages intérieurs vers son amour premier, un monsieur que le sort a rendu veuf, mais que la prudence a rendu libre. Libre, oui, surtout de ne pas venir revoir Madame, mais comment lui en vouloir ? L’homme n'est pas fou, lui, il sait bien que certains retours sont des impasses, et que la tendresse administrée avec des emojis devient vite un piège à ours.
Et là, Madame ressort son violon. Un petit Stradivarius de pacotille pour clown exécutant un numéro de cirque, coincé entre le cœur et le clavier. Elle joue du pathos en mi bémol, entre requiem et guimauve, et je l’imagine déjà à table chez Maxim’s, en duchesse défraîchie, lorgnant un veuf rentable ou un gigolo fiscalement déclaré.
Tout cela me rappelle Jacques Brel, entonnant "Madame promène son cul sur les remparts de Varsovie" ! Mais que voulez-vous, aujourd’hui la chanson de l'aïeule me lasse.
La vérité ? Ce n’est plus drôle. Ce n’est plus triste. C’est juste... usant, épuisant. Car Madame m’use, à force d'abuser !
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