Le dieu Mercure
Voilà Mercure sur un site de psychologie. Cela peut sembler contradictoire.
Que vient faire la mythologie gréco-romaine dans notre propos ?
Souvent les ancêtres ont des intuitions qui donnent la direction à la science, un peu comme le mythe de la ville de Troie a donné à Heinrich Schliemann des indications sur l'emplacement possible de la cité ou l'histoire de Merlin l'enchanteur déplaçant les mégalithes de l'Irlande à Stonehenge dans la plaine de Salisbury a prédit une découverte archéologique montrant que certaines pierres de ce monument néolithique viennent du pays de Galle à environ 200km de l'emplacement actuel.
Pour les romains, Mercure était le dieu du commerce (en particulier du commerce des grains) mais aussi des voleurs, des vagabonds, des voyages. Il est messager des autres dieux dans la mythologie romaine.
Son nom est lié au mot latin merx («marchandise»; fr. marchand, commerce...), mercari (commercer), et merces (salaire).
Mercure et le mercure interviennent aussi dans l'alchimie qui est l'ancêtre de la chimie. Un scientifique sérieux comme Isaac Newton s'adonnait à cette discipline fumeuse qui s'évertuait à transformer le plomb en or et à obtenir l'élixir de longue vie. Il y avait l'or des fous et l'or des sages. On assimilait une quête de la sagesse à cette recherche alchimique. Comme le souligne Carl Gustav Jung, le mythe et les superstitions cachaient une réalité psychologique. D'ailleurs Mercure est aussi psychopompe (non pas un prof psychologie qui vous ennuie avec de longues explications historiques), c'est à dire le dieu qui conduit les âmes des défunts dans leur dernier séjour. Et l'âme se nomme psyché qui va donner psyché logos, c'est-à-dire la psychologie. La boucle est bouclée.
La présence de Mercure lié à la psychologie et au commerce, nous allons le voir, n'a rien de gratuit par rapport au reste de mes explications.
Vous percevrez, j'espère, que derrière ces quêtes se cachaient les besoins fondamentaux de l'être humain qui veulent se combler sans les différentes quêtes du grand jeu des interactions.
Eric Berne, un psychiatre et psychanalyste canadien, a introduit le concept de "transaction" dans le contexte de l'Analyse Transactionnelle (AT), une théorie de la personnalité et de la communication qu'il a développée dans les années 1950 et 1960.
Dans l'AT, une transaction est une interaction entre deux individus. Chaque interaction ou communication est considérée comme une transaction. Cela peut être aussi simple qu'un salut à un collègue ou aussi complexe qu'une conversation sérieuse entre deux personnes. Berne a proposé que les transactions pouvaient être décrites et analysées à partir de ce qu'il appelait "états du moi", qui sont essentiellement des ensembles de sentiments, de pensées et de comportements reliés. Les trois états du moi sont : le Parent, l'Adulte et l'Enfant.
La notion de transaction chez Berne ne ressemble pas à une transaction commerciale dans le sens où elle n'implique pas un échange de biens ou de services pour de l'argent. Au lieu de cela, il s'agit d'un échange d'informations, d'idées, de sentiments, ou de réponses comportementales entre deux personnes. Cependant, comme dans une transaction commerciale, il y a toujours quelque chose qui est échangé dans une transaction en AT.
Berne a également décrit plusieurs types de transactions, y compris les transactions complémentaires (où les états du moi prévus sont ceux qui répondent, comme un Parent parlant à un Enfant et vice versa), les transactions croisées (où un état du moi inattendu répond, conduisant souvent à une confusion ou un conflit), et les transactions cachées (où un message externe peut être différent du message interne).
Ces concepts ont été utilisés pour aider à comprendre et améliorer la communication entre les individus, et pour aider les personnes à identifier et changer les schémas de pensée et de comportement non productifs ou autodestructeurs.
Personnellement, je considère qu'Eric Berne s'est laissé "berner" par les théories freudienne en voulant absolument retrouver le Ca, le Moi et le Surmoi et en les rebaptisant à sa manière mais il est ainsi passé à côté de "la montre en or".
Pourtant, il n'en était pas loin !
Quand je pense à "l'économie des besoins", c'est à dire aux besoins qui se vident ou se remplissent chez les individus en fonction de leur échanges donc leurs transactions, quasiment au sens commercial, le jeu des échanges est une sorte de commerce psychologique, communicationnel et relationnel.
Dans une transaction commerciale, c'est généralement un produit ou un service en échange de l'argent. Dans une transaction en psychologie de la relation et la communication , c'est plutôt un échange de communication, souvent pour satisfaire un besoin psychologique ou émotionnel.
Ainsi, comme dans une transaction commerciale où le but est d'obtenir satisfaction par l'échange (obtenir un produit désiré, par exemple), dans une transaction en psychologie de la relation et de la communication, les individus cherchent aussi une certaine satisfaction, qu'elle soit émotionnelle, psychologique ou relationnelle. On peut parler de "besoins" qui se "remplissent" ou se "vident".
Cela dit, il est important de noter que cette analogie a ses limites. Dans une transaction commerciale, les échanges sont souvent clairement définis et mesurables. Par contre, dans une transaction en psychologie de la relation et la communication, les échanges sont plus subjectifs, complexes et moins tangibles. Par ailleurs, les conséquences d'une transaction malheureuse ou non-satisfaisante peuvent être bien différentes dans les deux cas.
Les besoins selon William Glasser
Selon le site https://lapsychologie.weebly.com/: "Un besoin correspond à un état de manque que l'individu cherche à réduire pour ramener un équilibre. Certains besoins sont plus importants que d'autres (plus primaire). En effet, manger lorsqu'on a faim est plus prioritaire que de parler à son ami."
Cela, c'est la théorie bien connue d'Abraham Maslow.
Mais pour ma part, je vais plutôt m'intéresser à celle de William Glasser qui parle lui de la théorie du choix.
Il met en avant l'importance du choix dans nos vies et identifie cinq besoins de base universels qui influencent nos comportements. Voici ces besoins en détail :
Survie : Il s'agit du besoin physiologique de base qui comprend la sécurité physique, la nourriture, le logement et la santé. C'est notre instinct de préserver notre vie et notre bien-être.
Appartenance : Ce besoin psychologique concerne les relations interpersonnelles et l'interdépendance entre les individus. L'appartenance englobe les relations privilégiées, l'amitié, la camaraderie, l'adhésion à un groupe ou une philosophie de vie. Ce besoin est considéré comme le plus important, car il joue un rôle essentiel dans la satisfaction de nos autres besoins.
Pouvoir : Ce besoin psychologique se réfère à notre désir d'avoir de l'influence et du contrôle sur notre vie et notre environnement. Il englobe notre quête de reconnaissance, de compétence et d'accomplissement. Les individus cherchent à augmenter leur pouvoir par la compétition et l'amélioration de leurs compétences.
Plaisir : Ce besoin psychologique est lié à notre quête de joie, de satisfaction et d'épanouissement. Le plaisir est une source de motivation et d'apprentissage, et nous pousse à découvrir de nouvelles choses, à travailler dur et à nous engager dans des activités gratifiantes.
Liberté : Ce besoin psychologique concerne notre capacité à faire des choix et à prendre des décisions. Il comprend la possibilité de changer de direction, de prendre des risques, d'explorer de nouvelles idées et d'assumer les conséquences de nos choix. La liberté implique également notre responsabilité face à ces choix.
Selon William Glasser dès qu'il se produit en nous un déséquilibre entre ce que nous percevons de notre réalité et ce que serait pour nous la réalité désirée, il se déclenche des comportements pour rétablir cet équilibre ou tenter de l'atteindre.
Selon William Glasser, le choix est essentiel car il nous permet d'exercer un contrôle sur nos vies en décidant de la manière dont nous répondons à ces besoins fondamentaux. Nos choix, qu'ils soient responsables ou non, déterminent nos comportements et notre bien-être. En comprenant et en assumant nos choix, nous pouvons améliorer notre qualité de vie et nos relations interpersonnelles, et résoudre les problèmes humains tels que les troubles mentaux, la dépendance et la violence.
La Théorie du choix se concentre sur l'amélioration des relations interpersonnelles en remplaçant les habitudes nocives pour l'estime de soi (critiquer, blâmer, se plaindre, etc.) par des habitudes bienveillantes (supporter, encourager, écouter, etc.). Les principes de la théorie du choix soulignent l'importance du contrôle interne et de la responsabilité personnelle pour résoudre les problèmes humains.
La Théorie du choix de Glasser, combinée aux sept habitudes bienveillantes pour l'estime de soi (soutenir, encourager, écouter, accepter, faire confiance, respecter et négocier les différences), remplace la psychologie du contrôle externe et les sept habitudes nocives pour l'estime de soi (critiquer, blâmer, se plaindre, harceler, menacer, punir, et utiliser des récompenses pour contrôler).
Le contrôle externe nuit aux relations interpersonnelles et brise souvent les liens entre les individus qui souhaitaient être reliés. L'absence de connexion et les habitudes nocives pour l'estime de soi sont à l'origine de nombreux problèmes humains, tels que les troubles mentaux, les addictions, la violence, la criminalité, l'échec scolaire et la démobilisation du personnel.
Les besoins relationnels selon Jacques Salomé
L'auteur fait un peu le détail du besoin d'appartenance chez William Glasser. Il distingue dans cette vidéo ..
- Le besoin de dire à l'autre (Pouvoir s'exprimer)
- Le besoin d'être entendu par l'autre
- Le besoin d'être reconnu par l'autre tel que je suis réellement (du moins tel que je me vois moi). Ai-je une place dans ce système ?
- Le besoin d'être valorisé par l'autre. Ai-je une valeur pour lui ?
- Le besoin de rêver que demain sera meilleur qu'aujourd'hui et qu'aujourd'hui est meilleur que hier.
Il précise que lorsque ces besoins ne sont pas remplis, il se déclenche le langage de la violence. Car pour lui la violence est un langage.
Nous allons voir plus bas comment cette violence peut devenir : "Passer en force" ou "Tricher" ou "Trahir" dans les transactions qui se manifestent dans les rapports de forces.
Voyons dans cette séquence (qui date déjà) comment les besoins peuvent-être maltraités par les conflits divers. Ce plat vous a été préparé avec beaucoup d'humour du second degré quoiqu'il sentait le roussi et que le caméraman était un désaxé !
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