Les automatismes de la communication et de la relation chez l'homme (2)

Niveau 1

Les algorithmes lents et rapides

Selon Daniel Kahneman dans son livre Système 1, système 2, notre pensée est à deux vitesse. Je dirais plutôt que nous avons deux modes de fonctionnement de nos comportements. L'un est lent et plutôt conscient et raisonné, l'autre est rapide et inconscient, automatique ..

Système 1 / Système 2

Dans son livre "Thinking, Fast and Slow" ("Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée" en français), le psychologue et économiste Daniel Kahneman, lauréat du prix Nobel, présente une théorie intéressante sur la façon dont nous pensons et prenons des décisions. Selon lui, notre cerveau fonctionne selon deux systèmes :

1. Système 1 : C'est notre mode de pensée "rapide". Il opère automatiquement et rapidement, avec peu ou pas d'effort conscient, et aucune sensation de contrôle volontaire. Il est responsable des réactions instinctives et des décisions automatiques basées sur notre expérience et notre connaissance du monde. Il permet de réaliser des tâches simples comme lire une phrase sur une affiche ou reconnaître un objet.

2. Système 2 : C'est notre mode de pensée "lent". Il demande un effort mental et est associé à la concentration, l'attention et la résolution de problèmes complexes. Il est responsable de la réflexion, du calcul, de la planification et de la prise de décisions plus complexes. Il permet d'effectuer des tâches difficiles comme résoudre un problème de mathématiques ou prendre une décision importante après avoir pesé tous les avantages et les inconvénients.

Ces deux systèmes travaillent ensemble pour nous aider à naviguer dans le monde. Le Système 1 prend généralement les commandes et le Système 2 est activé quand un niveau supérieur de concentration est nécessaire. Kahneman souligne que bien que le Système 2 soit considéré comme notre mode de pensée "rationnel", il est souvent influencé par les réponses instinctives et automatiques du Système 1, ce qui peut conduire à des biais cognitifs et des erreurs de jugement. 

Le concept des Systèmes 1 et 2 de Daniel Kahneman peut être très utile pour comprendre la communication et les relations humaines.

1. Système 1 et Communication/Relations : Notre Système 1 joue un rôle essentiel dans nos interactions quotidiennes. Par exemple, lorsque nous lisons les expressions faciales d'une personne, interprétons le ton de sa voix ou réagissons à ses gestes, nous utilisons notre Système 1. Ce système nous permet de réagir rapidement et automatiquement à des signaux sociaux, souvent sans que nous en soyons pleinement conscients. C'est également le système qui entre en jeu lors de réactions émotionnelles immédiates, ou lorsque nous nous retrouvons à répondre de manière quasi automatique dans une conversation.

2. Système 2 et Communication/Relations : D'autre part, notre Système 2 entre en jeu lorsque nous devons faire preuve de réflexion plus approfondie dans nos interactions. Par exemple, lorsque nous essayons de comprendre le point de vue d'une autre personne, lorsque nous planifions comment aborder un sujet délicat, ou lorsque nous réfléchissons aux conséquences possibles de nos paroles ou de nos actions. Le Système 2 est également utilisé lors de l'écoute active, qui implique une concentration consciente pour comprendre pleinement ce que l'autre personne dit et ressent.

En fin de compte, une communication et des relations efficaces nécessitent un équilibre entre les deux systèmes. Le Système 1 nous permet de réagir et d'interagir avec fluidité, tandis que le Système 2 nous aide à être attentifs, réfléchis et empathiques. Cependant, il est important de noter que notre Système 1 peut parfois nous induire en erreur, notamment en raison de ses biais et de ses réponses automatiques, et c'est là que le Système 2 peut jouer un rôle correcteur en nous incitant à ralentir et à réfléchir plus soigneusement.

Video Description

Les automatismes du cerveau

Dans cette vidéo qui présente des petites séquences d'un documentaire Arte, nous allons voir comment la communication et le relation sont biaisées, induites, structurées par les automatismes de notre cerveau.

Voyons comment notre cerveau traite les informations visuelles et émotionnelles, et comment ces processus contribuent à notre perception et à nos interactions avec les autres.

1. Mise en mémoire des expériences : Toute expérience que nous vivons est mémorisée par notre cerveau. Cette mémorisation implique plusieurs parties du cerveau, notamment l'hippocampe, qui joue un rôle crucial dans le stockage des souvenirs.

2. Reconnaissance des visages : Une partie spécifique du cerveau, appelée l'aire fusiforme des visages (FFA pour Fusiform Face Area en anglais), est dédiée à la reconnaissance des visages. Cette zone nous permet de distinguer et de mémoriser des milliers de visages différents.

3. Reconnaissance des expressions faciales : D'autres parties du cerveau sont responsables de l'interprétation des expressions faciales. Par exemple, l'amygdale, une région du cerveau liée aux émotions, joue un rôle crucial dans la lecture et l'interprétation des émotions sur le visage des autres.

4. Reconnaissance des objets : La reconnaissance des objets est également un processus complexe qui implique plusieurs régions du cerveau. L'une des plus importantes est le cortex inféro-temporal, qui nous aide à identifier et à catégoriser les objets.

5. Lien entre émotions et mémoire : Pour qu'un visage soit mémorisé, il doit généralement être associé à une émotion. Cela signifie que lorsque nous nous rappelons d'un visage, nous rappelons souvent aussi l'émotion que nous avons ressentie lors de notre interaction avec cette personne. Cela a des implications importantes pour nos relations, car cela peut influencer notre perception et notre comportement envers les autres.

6. Jugement rapide des autres : Comme l'indique Alex Todorov, notre cerveau est capable de faire des jugements rapides sur les autres en moins de 100 millisecondes. Ces jugements peuvent inclure des évaluations de la confiance, de la compétence et de l'attractivité. Ces jugements initiaux sont souvent inconscients et automatiques, et nous avons tendance à les justifier ou à les rationaliser consciemment par la suite.

En bref, notre cerveau a des mécanismes spécifiques pour reconnaître et mémoriser les visages, lire les expressions faciales, et juger rapidement les autres. Ces processus sont fortement liés à nos émotions et peuvent avoir un impact significatif sur nos relations et nos interactions sociales.

Pour une communication et une relation de pleine conscience

I. Introduction :
Nous sommes des êtres sociaux et nos premières expériences en matière de relations façonnent nos comportements futurs.

II. Les limites de nos interactions :
Malgré notre besoin naturel de relations, nous ne recevons pas de manuel sur la façon d'interagir et de communiquer avec les autres. Si nous n'avons pas les bonnes compétences relationnelles dès le départ, cela peut entraîner des difficultés majeures.

III. De l'inconscient à la pleine conscience :
Notre défi est de passer d'un mode de fonctionnement réactif et inconscient à un mode créatif et conscient. Nous devons apprendre à mettre en pause nos réactions automatiques pour choisir une meilleure façon de répondre, d'agir et de vivre nos relations.

IV. Les automatismes dans les relations :
Notre cerveau forme une opinion sur les autres en une fraction de seconde, guidant inconsciemment notre perception du monde et des autres. De plus, nos expériences passées influencent notre interprétation des interactions actuelles.

V. Le rôle de l'inconscient dans nos interactions quotidiennes :
Notre inconscient nous permet de gérer le présent pendant que notre esprit conscient se déplace entre le passé, le présent et l'avenir. Cette fonction est particulièrement visible lors de la première rencontre avec quelqu'un, où des échanges de regard plus longs que d'habitude peuvent signifier une connexion.

VI. Reconnaissance et interprétation des visages :
Nous avons dans notre cerveau des centres de reconnaissance des visages et des mimiques. Ces centres nous permettent de reconnaître des visages, d'interpréter les expressions faciales et d'éprouver de l'empathie. Cependant, nous avons également tendance à sur-interpréter les expressions et à faire des jugements basés sur l'apparence.

VII. Conclusion :
Nos automatismes cérébraux jouent un rôle clé dans nos relations et interactions, de la reconnaissance des visages à l'interprétation des émotions. La prise de conscience de ces mécanismes peut nous aider à devenir plus conscients dans nos communications et nos relations. 

Les pilotes automatiques et volontaires, conscient et inconscient

Les pilotes du cerveau

Le cerveau est présenté comme rationnel, c’est normal puisque c’est la partie de nous-même qui travaille lorsque nous nous observons. Mais il faut savoir que notre cerveau comporte aussi et surtout un pilote automatique construit par l’évolution dont nous ne sommes pas conscient.
Cela a des implications sur la relation et la communication.
La relation se construit automatiquement et inconsciemment
Lorsque la conscience et la volonté reçoivent les données et prennent une décision, l’inconscient et les automatismes ont déjà décidé.
L’inconscient et les automatismes gèrent le présent pendant que la pensée (la conscience) voyage dans le passé, le futur et parfois le présent.
Lorsque la pensée est au présent, c’est que nous devons faire attention.

Creative common

Cliquer sur l'image pour les conditions complètes

Vous êtes autorisés à ..

Partager — copier, distribuer et communiquer le matériel par tous moyens et sous tous formats
L'Offrant ne peut retirer les autorisations concédées par la licence tant que vous appliquez les termes de cette licence.

Edition juillet 2023 - Pascal Rivière.

Free AI Website Maker