Le Mépris

Mardi matin, à l'heure où le soleil perce à peine les voiles grisâtres du ciel, en cette année maudite de 2024, mes pensées se trouvent captives d'un motif récurrent, telle une scène de théâtre qui se joue en boucle dans les recoins de mon esprit tourmenté.

Le mépris, un mot qui résonne comme une litanie. Mépris, méprise, une mauvaise prise. Ces termes se superposent, s'entremêlent, comme pour illustrer la confusion qui règne dans mon âme.

Ma mère, cette figure jadis proche, s'est retirée dans les tréfonds de mon être, éloignée par la force des circonstances. Il me faut désormais l'exiler définitivement de ma vie, instaurer cette distance thérapeutique salvatrice.

L'être aimé est mort depuis longtemps, il reste le corps animé de je ne sais quel mauvais esprit, la créature hypocrite hante mes jours, tel un monstre de Frankenstein que je combats sans relâche.

Je m'abstiens de proférer des injures à son égard, par respect pour la postérité. Bien des gens pourraient arguer qu'elle est devenue vieille et folle. Je pourrais les laisser croire en cette fiction, si cela les soulage de leurs propres tourments.

Mais je ne saurais me mentir à moi-même, moi qui ai sondé les profondeurs de son être avec une intimité troublante. Tel Oedipe scrutant les secrets de Jocaste, j'ai exploré les méandres de son âme.

Hélas, je suis englouti dans un océan de ténèbres, submergé par cette abjecte réalité. Je suis tâché et attaché par cette fange, cette souillure d'un malsain esprit.

Trompé, maintes et maintes fois trompé. Comme mon père avant moi. Lui pouvait se bercer d'illusions, mais je ne possède ni sa force, ni sa faiblesse.

Les mensonges, toujours les mensonges. Ces sinistres artifices qui empoisonnent les relations humaines, qui corrompent les âmes les plus pures.